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Elisabeth JAYOT

À l'isolement, le seul voyage encore possible est intérieur. Aux confins des mondes, tous confinés. À ne plus pouvoir serrer les vivants contre moi, j'en ai fini par réveiller les morts. C'est la théorie de l'emmerdement maximum, la seule option est de faire de la contrainte un jeu. Faire avec le peu qui reste. Plonger dans le passé pour s'extraire du présent, parce qu'en ce moment le temps c'est du chewing-gum, mou et insipide, pourtant il nous colle aux dents et nous lâche difficilement les baskets. Photographier ce qui manque, la vie à l'arrêt, le face à face parfois pénible avec soi-même, l'ennui, le quotidien qui tourne en boucle comme un vieux vinyle rayé.Tenter de rendre compte d'un temps en suspens, avec les moyens du bord, avec ce téléphone dans notre poche qui reste souvent notre seul lien au monde dont on nous prive.