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Même avec le troisième oeil, je n'y vois pas plus clair

Elisabeth Jayot.

 

Du Lithium, je n'ai retenu que le trouble bipolaire.

Parce que la dualité me parle. 

D'abord car je suis le résultat de l'union de deux êtres diamétralement opposés. Mon père est cérébral, solitaire, spirituel et minutieux, là où ma mère est joviale, empathique, maladroite et bavarde. Seul l'humour, pince sans rire pour l'un, loufoque pour l'autre, semble tendre un pont entre ces deux pôles que tout oppose. 

Ensuite, car étant moi-même cyclothimique, je connais les aléas du roller-coaster hebdomadaire et des envolées extatiques comme des descentes fulgurantes. Paradoxale. C'est le mot qui revient le plus lorsque mes amis et ma famille me décrivent. 

Je me suis dit que cet ARC Lithium pouvait être le lieu d'exploration de cette faille au travers d'une série de diptyques.

Ayant tendance à toujours chercher la beauté dans le banal, et à voir des signes dans mon environnement, j'ai naturellement commencé une série de photographie prises au smartphone. Ce projet, initié pour l'ARC, est devenu malgré lui un journal de bord de ce deuxième confinement. Volontairement pauvre dans ses moyens et spontané dans sa forme, la série a pour but de garder traces des émotions contradictoires qui peuvent nous traverser dans ces moments d'isolement forcé, tout en dépeignant un quotidien où les petits riens finissent par faire évènement.